Infirmière puis gestionnaire dans un hôpital, Claudine Mbula Sekimonyo a fui la République démocratique du Congo avec son mari et ses 4 enfants pour refaire sa vie au Québec. Aujourd’hui préposée aux bénéficiaires, elle termine sa formation pour exercer de nouveau sa profession. Microcrédit Montréal la soutient tout au long de son parcours d’intégration.

Claudine Mbula Sekimonyo

Claudine | « Ici, on m’offre l’opportunité de retrouver mon métier d’infirmière si je peux, et si je veux. »

Si le chemin Roxham est aujourd’hui fermé, Claudine Mbula Sekimonyo, son mari et ses 4 enfants comptent parmi celles et ceux qui l’ont emprunté en 2019. Un choix motivé par la peur et l’espoir.

« Des guerres se profilaient en République Démocratique du Congo alors, mon mari et moi souhaitions partir pour un pays accueillant. J’avais entendu dire qu’au Québec, on savait recevoir les gens, qu’il n’y avait pas trop de racisme ou de discrimination. Même si on redoutait le froid, on s’est dit qu’on y allait pour les enfants! Et on parlait français aussi, c’était un plus », se souvient-elle.

Cette décision prise, Claudine laissera derrière elle son poste à responsabilités.

« Au pays, j’étais diplômée comme infirmière, et j’ai pu évoluer comme gestionnaire dans mon hôpital où j’étais chargée des finances et du personnel. Mon mari, lui, était médecin. On n’avait aucune idée des démarches à faire pour exercer notre métier au Québec. Mais on s’était promis de chercher un travail à l’hôpital en arrivant, n’importe quoi, dans la buanderie ou dans la stérilisation, par exemple, en espérant que ça nous ouvre des opportunités », explique-t-elle.

Accepter l’aide pour avancer

C’est finalement comme préposée aux bénéficiaires que Claudine fera ses premiers pas en CHSLD, puis à l’hôpital Jean-Talon à Montréal. Jusqu’à ce qu’un recruteur l’appelle pour lui faire une proposition.

« Il m’a dit qu’il cherchait des infirmières diplômées hors Québec, et qu’il était intéressé par mon parcours. Je me suis dit : wow, mais oui! J’ai demandé quelles étaient les conditions et il m’a dit de faire mes équivalences de diplômes avant de revenir le voir », raconte-t-elle.

Mais Claudine s’aperçoit vite qu’elle n’aura pas les moyens financiers pour effectuer ces démarches. C’est une connaissance [et ancienne cliente de Microcrédit Montréal!] qui lui conseillera de cogner à la porte de Microcrédit Montréal.

« J’hésitais à l’idée de demander de l’argent, de devoir rembourser… Finalement, c’est eux qui m’ont appelée, car Odette leur avait parlé de moi. Ils m’ont demandé d’estimer la somme dont j’avais besoin. J’étais méfiante qu’on m’aide comme ça, sans raison! » poursuit-elle.

Cette main tendue, Claudine finira par la saisir. Et selon elle, cette aide fut déterminante dans l’évolution de son parcours d’immigration.

« J’étais demandeur d’asile, et Microcrédit Montréal a pris le risque de m’accompagner pour que j’aille plus loin. Avec leur soutien, j’ai pu faire tout mon dossier pour l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Il ne se passait pas un mois sans que Microcrédit m’appelle pour faire le suivi. C’était une vraie motivation pour moi, car je croyais qu’il fallait être résidente pour avoir tout ça! », sourit-elle.

Le travail comme accélérateur d’intégration

Ses équivalences en poche, Claudine poursuit aujourd’hui son AEC en soins infirmiers tout en travaillant. Et si tout se passe bien, elle pourra exercer comme infirmière dès la fin de l’hiver prochain.

« Je ne m’attendais pas à ce que ça aille si vite, car je vois des amies ailleurs qui ont dû reprendre leurs études à zéro. Ici, on m’offre l’opportunité de retrouver mon métier si je peux, et si je veux. Microcrédit Montréal m’a aidée à stabiliser ma situation, et ça me touche qu’ils aient eu envie que j’évolue sans me connaître. Je l’avoue, maintenant, c’est une famille pour moi! », soutient-elle.

Avec son mari spécialiste en activité clinique dans un CHSLD, et une résidence permanente décrochée pour toute la famille, Claudine envisage désormais l’avenir avec philosophie. Un jour à la fois.

« Je vais aller jusqu’au bout pour être acceptée comme infirmière! Cette immigration est un voyage que je continue ici, en famille. Mais déjà, avoir nos papiers et être toujours dans notre profession, on ne peut pas demander mieux! », conclut-elle.

Comme Claudine, vous souhaitez profiter de l’aide financière de Microcrédit Montréal pour faire reconnaître votre diplôme obtenu à l’étranger?