Elisa Groslier et son conjoint, Nicolas Iglésias, sont les cofondateurs de CIVISION, une entreprise montréalaise qui propose une solution numérique innovante permettant de prédire les impacts économiques et sociaux de divers projets urbains et territoriaux, grâce à la mise en commun des données et à l’intelligence artificielle.
Elisa et Nicolas | Cofondateurs de CIVISION
Elisa et Nicolas | Cofondateurs de CIVISION
Originaires de France, Nicolas et Elisa ont d’abord été collègues de travail dans un cabinet de conseil avant de former un couple. Animés depuis longtemps par le désir de vivre à l’étranger et de se lancer en affaires, ils concrétisent ce rêve commun en s’installant au Canada en 2021, avec l’objectif de rapidement fonder leur propre entreprise.
À leur arrivée à Montréal, Elisa complète une certification en gestion de l’innovation et de l’entrepreneuriat à HEC Montréal, qui s’ajoute à sa maîtrise en commerce international. De son côté, Nicolas entreprend un certificat en analyse de données, également à HEC Montréal, qui vient s’ajouter à sa maîtrise en intelligence économique.
À peine quatre mois après leur arrivée, ils lancent leur entreprise avec le soutien de la Base entrepreneuriale HEC Montréal, un pôle d’innovation universitaire qui vise à propulser la relève en entrepreneuriat technologique et d’impact.
L’entrepreneuriat : un moteur d’innovation sociale
C’est en travaillant comme consultants en stratégie territoriale que Nicolas et Elisa ont pu identifier certains enjeux importants dans leur domaine. Ils constatent notamment qu’il existe une forte concurrence entre les villes pour attirer les entreprises, chacune devant mettre de l’avant ses spécificités. Pourtant, au moment de convaincre une entreprise de s’implanter dans une région, les arguments avancés demeurent souvent généraux.
Nicolas souligne également avoir observé le déploiement de certains projets d’affaires dans des régions touchées par la désindustrialisation, accompagnés de promesses de création d’emplois. Cependant, en l’absence de données adéquates, les entreprises à l’origine de ces projets n’avaient pas réalisé que la population locale ne possédait pas les qualifications requises pour occuper les postes offerts.
C’est en ayant ces enjeux en tête qu’ils se sont donné pour mission de concevoir une plateforme d’analyse capable de simuler, planifier et optimiser des projets urbains ou commerciaux à l’aide de données démographiques, socioéconomiques et ESG liées à des territoires spécifiques.
« On s’est dit, il faut créer une solution qui permet de déterminer si un projet est adapté à la population qu’il vise et si ça va leur profiter. C’est entre autres pour ça que nous avons créé CIVISION », explique Nicolas.
Résidents temporaires et entrepreneurs : une réussite rendue possible
Comme beaucoup d’entrepreneurs, l’un des principaux défis auxquels ils ont été confrontés au moment de lancer leur entreprise a été la recherche de financement. En raison de leur statut de résidents temporaires, très peu de subventions leur étaient accessibles, et l’accès aux prêts était encore plus limité. C’est grâce à Luis Cisneros, directeur de la Base entrepreneuriale HEC Montréal, qu’ils ont été mis en relation avec Microcrédit Montréal, qui a ensuite accepté d’élargir son soutien financier aux résidents temporaires.
« On a eu une chance incroyable que Microcrédit Montréal ouvre son programme aux résidents temporaires », mentionne Nicolas. « On a été l’un des premiers bénéficiaires et on en est fiers », ajoute Elisa.
Grâce à ce prêt, Nicolas et Elisa ont pu recruter différents experts afin de bâtir leur équipe interne. Ce soutien financier leur a également ouvert la porte à d’autres partenaires financiers, persuadés par l’implication de Microcrédit Montréal.
« Au-delà du prêt, Microcrédit Montréal est riche d’un vaste réseau et ils sont toujours là pour nous mettre en contact avec les meilleurs collaborateurs pour développer notre entreprise », souligne Nicolas.
Un impact local, une vision globale
Alors qu’ils n’étaient que deux à leurs débuts, l’équipe de CIVISION compte aujourd’hui huit employé(e)s et couvre 60 % du territoire québécois. Parmi leurs clients figurent principalement des organisations gouvernementales et municipales, notamment des agences de développement économique des MRC.
L’avenir s’annonce prometteur pour les deux cofondateurs, qui sont actuellement en négociations avec d’importants acteurs privés et publics. Interrogés sur leurs perspectives, ils expriment leur volonté de développer davantage leur clientèle dans le secteur privé, notamment auprès des investisseurs immobiliers et urbains. Dans les mois à venir, ils concentreront leurs efforts sur le déploiement de leur solution à travers le Canada, avec l’ambition de s’étendre à l’international.
« Si on peut construire plus intelligemment notre territoire au service de la population, on aimerait bien que tout le monde puisse en profiter ; on veut collaborer à des projets durables, qui permettent un meilleur accès aux services de proximité et à l’emploi, et ce, en fonction des désirs de chacun », conclut Nicolas.