Carina Aguey-Zinsou, c’est la reine des entremets, macarons et autres gourmandises sucrées! Cette cheffe pâtissière a lancé sa propre entreprise baptisée A Les Sens Ciel et ce, malgré sa déficience visuelle et bien d’autres défis. Microcrédit Montréal compte parmi ses premiers soutiens.

Carina d’A Les Sens Ciel

Carina d’A Les Sens Ciel | Créatrice de pâtisseries raffinées au parcours inspirant

L’automne commence à peine et déjà, plusieurs clients passent commande auprès d’A les Sens Ciel pour le temps des Fêtes. « C’est stressant, mais excitant à la fois! », s’enthousiasme Carina, la cheffe pâtissière.

Si cette entrepreneure savoure aujourd’hui la confiance de ses clients, c’est qu’elle représente une sacrée revanche sur la vie. « À l’âge de 10 ans, j’ai été atteinte de la maladie de Stargardt, qui est une dégénérescence maculaire. J’ai perdu la vue centrale et gardé uniquement ma vue périphérique. J’ai donc dû m’adapter à ma condition dès mon plus jeune âge pour m’intégrer dans la société et faire ma place », explique-t-elle.

Réaliser un rêve d’enfant

Issue d’une famille nombreuse, Carina se découvre très tôt un goût pour les métiers de bouche, en particulier la pâtisserie. « Mes parents étaient entrepreneurs et ils organisaient souvent des rencontres ou des banquets avec des collaborateurs. Moi, j’étais toujours en cuisine au lieu d’être dans la salle avec tout le monde! », se souvient-elle.

Cette passion, elle ne l’assouvira qu’ici, au Québec, où elle a immigré depuis la France il y a maintenant 10 ans.

« Un jour, mon mari a amené au bureau des macarons et des pâtisseries que j’avais réalisés pour son anniversaire. En goûtant, ses collègues lui ont demandé à la blague si ça m’intéresserait de confectionner des pâtisseries pour les évènements de la compagnie, car ils recherchaient ce type de produits », raconte-t-elle.

Et c’est comme ça qu’A les Sens ciel est née! À force d’opportunités, d’expérimentations en cuisine et de persévérance.

« J’ai testé tous types de pâtisseries pour finalement me spécialiser dans les entremets. Ce sont des biscuits aromatisés sur lesquels je vais introduire des fruits, des mousses de fruits et du croustillant. Je travaille uniquement avec des petits producteurs locaux et la plupart de mes produits sont biologiques. J’adapte aussi mes pâtisseries en fonction des contraintes alimentaires de mes clients », résume-t-elle.

Voir plus grand

En 2020, le bouche-à-oreille commence à fonctionner, les points de vente se développent, et Carina fait ses premières ventes en ligne. Des succès qui l’encouragent à ouvrir sa propre boutique. « J’ai eu la chance de faire un marché de Noël pour me faire connaitre. Là, j’ai vraiment eu un déclic : les gens avaient besoin de voir le produit en vrai, de sentir les parfums. Rester juste en ligne, ce n’était pas suffisant. »

Mais investir dans un commerce et l’adapter à son handicap représente des efforts importants. « Je me suis fait accompagner par Sphère Québec, qui soutient les entrepreneurs avec un handicap. Le plus gros défi, c’était mon terminal de paiement, car aucun sur le marché n’était doté de la synthèse vocale pour le marchand. Ils m’ont mis en contact avec l’Institut Nazareth — Louis Braille et on a finalement trouvé une solution qui correspond à mon besoin », précise-t-elle.

C’est aussi cet organisme qui lui a conseillé de faire une demande de financement auprès de Microcrédit Montréal. « Avec le prêt, j’ai pu acheter mon four, mon laminoir, mon mélangeur et mon Vitamix pour produire en plus grosse quantité et dans de meilleures conditions.

Microcrédit Montréal m’a aussi accompagnée pour mes besoins en comptabilité, en marketing et en droit. Ça m’a vraiment permis de passer au niveau supérieur! », soutient-elle.

Après l’ouverture temporaire d’une première adresse sur la rue Jean Talon Est coin Garnier, Carina cherche aujourd’hui un nouveau local pour continuer à proposer ses pâtisseries, ainsi que des viennoiseries, des baguettes, des boissons à base de matcha, du café et du thé. « Je recherche une rue achalandée, un endroit où ça manque. Je fais aussi de la distribution en parallèle dans une épicerie zéro déchet et des salons de thé, et je démarche des hôtels et des restaurants pour offrir mes macarons », poursuit-elle.

En attendant, Carina travaille dans un laboratoire de production et propose ses pâtisseries en ligne, à la livraison dans le Grand Montréal, et est présente sur les marchés.

Un soutien sur la durée

Tout au long de son parcours, Carina s’est sentie soutenue par l’équipe de Microcrédit Montréal.

« Elles ont su prendre en considération la personne et l’entrepreneure que j’étais. Elles ont aussi vraiment cru en moi, ce qui est difficile à trouver sur le marché! Je pouvais toujours appeler, poser mes questions ou m’arranger au niveau de mes paiements quand j’avais des mois plus difficiles. Le suivi est là : on ne nous abandonne pas comme ça, dans la nature! »

Aujourd’hui, elle ne sait pas quels impacts aura le contexte économique incertain sur son commerce de proximité. Mais s’il y a bien une chose qu’elle a comprise au plus fort de la pandémie de COVID-19, c’est l’importance de la pâtisserie dans son quotidien et celui des autres.

« J’ai persévéré parce que la pâtisserie, c’est ce qui me fait vivre! Et je me dis que c’est quelque chose de réconfortant, dont les gens ont besoin aussi pendant les moments plus difficiles. Je reste également convaincue qu’avoir pignon sur rue, c’est important pour ce type de produits gourmands. »

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