Ancien galeriste et collectionneur passionné d’art africain, Mushagalusa Chigoho dirige aujourd’hui l’Afromusée, une institution culturelle installée au 533 rue Ontario Est à Montréal. Lieu vivant d’expression artistique, de mémoire et de rencontre, ce musée se fait le porte-voix des Africains et des communautés afrodescendantes du Canada.
Mushagalusa Chigoho | Afromusée ©Adriana Garcia Cruz
Mushagalusa Chigoho, Directeur général de l’Afromusée à Montréal | La voix des Africains et des Afrodescendants au Canada
Mushagalusa Chigoho a une passion depuis l’adolescence : collectionner des œuvres d’art traditionnel africain. « J’ai une histoire familiale liée aux collections, et plus largement à la sauvegarde du patrimoine matériel, précise-t-il d’emblée. Depuis toujours, je fais partie de cet univers de la circulation des objets de mémoire. »
C’est lorsque son expérience professionnelle au sein de la Collection d’art contemporain de Loto-Québec se termine que Mushagalusa se décidera à vivre de sa passion en ouvrant l’Espace Mushagalusa. « Au départ en 2014, c’était une galerie privée avec des activités classiques de négoce d’œuvres d’art. Je me concentrais sur l’art traditionnel d’Afrique, et je faisais aussi place à des artistes contemporains qui n’avaient pas droit au chapitre dans d’autres galeries, et dont la plupart étaient afrodescendants », explique-t-il.
D’une galerie d’art à l’Afromusée
Au fil du temps, la galerie de Mushagalusa s’est peu à peu transformée en musée. « Ça s’est fait de façon organique, je dirais, parce que les communautés se sont vraiment approprié l’endroit et son esprit. On ne l’avait pas prévu, mais on s’est rendu compte que c’était un manque pour la communauté d’ascendance africaine d’avoir un lieu comme celui que nous proposions », se souvient-il.
L’Afromusée est donc né d’une réponse aux besoins des communautés noires d’ici. « C’est vraiment un musée du peuple dans le sens où on est à l’écoute. Beaucoup de nos façons de procéder émanent de focus groups, de discussions avec les gens. Même l’idée de faire un musée est venue d’amis qui sont dans la muséologie et qui m’ont dit : mais ce que vous faites, c’est de la muséologie des sociétés! », sourit son directeur.
Des collections vivantes et renouvelées
Que peut-on voir, vivre et expérimenter à l’Afromusée? « Nous avons d’abord une collection d’art traditionnel d’Afrique avec des masques et des statues, par exemple. Ensuite, nous avons ce que l’on appelle nos collections citoyennes. Ce sont des collections de peintures réalisées lors de journées où nous invitons des artistes à venir créer des œuvres sur une thématique bien précise de l’Histoire des Noirs. Nous en avons déjà réalisé une sur Nelson Mandela, par exemple, ou encore sur le Club des femmes de couleur [The Coloured Women’s Club], une association de femmes noires qui revendiquaient les droits de leurs maris qui étaient porteurs dans les chemins de fer », détaille-t-il.
« Nous avons aussi les collections de témoignages sur l’histoire afrocanadienne, poursuit Mushagalusa. La première que l’on a réalisée se basait sur le travail de l’historienne Dorothy W. Williams, qui a créé l’ABC de l’histoire des Noirs au Canada. Cette exposition a été à l’affiche pendant un an à l’Afromusée et a fait par la suite la tournée des bibliothèques de Montréal ». En parallèle de ces collections, l’équipe du musée mène également un travail de collecte pour alimenter une base de données répertoriant les expositions qui traitent de la mémoire des afrodescendants.
Un prêt-pont pour surmonter des difficultés temporaires
En 2023, l’Afromusée a dû affronter une période de difficultés financières. « Nous avons dû fermer quelques mois pour plusieurs raisons et il a fallu qu’on tienne le coup sans revenu. Nous attendions une subvention, mais le temps qu’elle soit versée, nous allions tomber en cessation de paiements », raconte Mushagalusa.
C’est dans ce contexte que son équipe et lui ont fait appel Microcrédit Montréal.
« Ça a été très rapide et efficace. L’étude de dossier s’est faite en quelques jours pour finalement recevoir un prêt de 50 000 $. Ça nous a aidés à passer cette période difficile, et quand la subvention est arrivée, on a remboursé notre prêt. Pour moi, c’est une très belle relation d’affaires. », soutient-il.
En effet, si Mushagalusa s’est tourné vers Microcrédit Montréal, c’est que l’organisme faisait déjà partie de l’écosystème du musée. « Microcrédit est client de l’Afromusée, et l’Afromusée est client de Microcrédit! Ils nous ont toujours fait confiance, d’abord en organisant régulièrement des évènements chez nous. C’est vraiment une marque de confiance qui nous fait honneur », résume-t-il.
Vous souhaitez visiter l’Afromusée dans les prochaines semaines? Vous pourrez y admirer les plus belles pièces de la collection d’art traditionnel d’Afrique de Mushagalusa et de la famille Lippman, ainsi que la collection Beta Israël, une collection de figurines en terre cuite de la communauté des juifs noirs d’Éthiopie. N’hésitez pas également à consulter la programmation évènementielle du musée. Ateliers, rencontres, musique, soirées thématiques : les occasions de rencontre et d’échanges ne manquent pas!
Comme Mushagalusa, vous souhaitez profiter de l’aide financière et de l’accompagnement de Microcrédit Montréal pour réaliser vos projets d’affaires?