Rames Reyes, propriétaire de Ramez Barbier
Ramez Barbershop : barbier de quartier dans Ville-Émard, ancré dans sa communauté
Lorsqu’il était entrepreneur dans son pays natal, le Honduras, Rames refusait de payer ses « quotas » aux gangs de rue. C’est pour fuir cette insécurité qu’il rejoint le Québec il y a 14 ans, de l’espoir plein ses valises.
Son intégration professionnelle? Rames confie qu’elle n’a pas toujours été facile « Même après avoir obtenu la résidence permanente, tu n’avais pas l’opportunité de travailler dans le domaine de tes études ou de ton expérience acquise auparavant », soutient-il.
Après l’instabilité professionnelle, le déclic
Rames videra des fosses septiques, travaillera en forêt, vendra des cartes de crédit pour une grande chaine de magasins pour payer ses factures. Jusqu’à ce qu’il pousse la porte d’un salon de coiffure de Sainte-Adèle.
« J’habitais là à l’époque et je venais de perdre mon travail. Je voulais me faire couper les cheveux avant d’aller chercher une nouvelle job, parce que je sais qu’une coupe, ça va toujours t’apporter du bonheur et plus de confiance! », se souvient-il.
Est-ce son look? Ou bien un signe du destin? La coiffeuse lui demande s’il est barbier. Il répond que non, mais reconnait que le métier l’attire depuis longtemps.
« Même si j’ai un diplôme en gestion des affaires, j’ai toujours voulu être barbier parce que le mien au Honduras, il gagnait bien sa vie et il était tranquille. Il savait tout ce qui se passait et tout le monde le connaissait. C’était un point de référence du quartier! Je voulais apporter cette touche à Montréal. »
Suivant les recommandations de la coiffeuse, Rames déménage à Montréal pour entreprendre une formation. Il trouvera ensuite une place chez un barbier de quartier où, faute de personnel, on lui confie rapidement des tâches connexes en gestion.
Le problème, ce sont les gens avec qui il travaille qui n’aiment pas leur métier et la rémunération insuffisante « C’est pour ça que je suis parti à mon compte, car je me donnais à 110 % et on ne me donnait que 50 % de ce que je méritais », déplore-t-il.
Croire en son idée
Rames se renseigne, réunit ses économies et se lance à l’automne 2021… en pleine pandémie! Fidèle à sa philosophie du métier, il s’installe dans le quartier où se trouvent ses clients « Ça m’a donné un boost au début! », sourit-il.
Mais il a beau frapper aux portes des institutions et des banques, le soutien n’est pas au rendez-vous. C’est en discutant avec un client qu’il découvrira Microcrédit Montréal « Ça m’a donné de la confiance et de l’espoir, parce que quand tu veux créer un commerce qui va avoir un impact local, et qu’on te donne zéro pis une barre, tu as envie d’abandonner. Alors, je suis allé faire les démarches pour le prêt, et Microcrédit Montréal s’est intéressé autant à ma personne qu’à ma business ».
Avec ce financement, l’entrepreneur a pu s’aménager un salon à son goût « Au début, je coiffais devant un miroir que j’avais fabriqué, la chaise ne correspondait pas à mes besoins, je n’avais pas assez de lumière, et juste un mini frigo! Là, j’ai pu acheter tout pour que mon client se sente vraiment bien », se réjouit-il.
Récolter les fruits de ses efforts
Aujourd’hui, Rames est très demandé « En 7 mois, je suis passé de 20 clients par semaine à 45, et j’ai encore 5 étoiles sur Google! » tient-il à souligner. Son obstacle pour faire grandir son entreprise? Trouver un employé qui partage ses valeurs « J’offre de montrer le métier gratuitement avec un contrat de deux ans, mais malheureusement je n’ai pas encore eu de candidature. Ça se peut aussi que j’aille chercher quelqu’un à l’étranger. »
Des projets, Rames en a encore plein la tête.
Et quand le temps sera venu « c’est sûr que je vais frapper à la porte de Microcrédit Montréal! », lance-t-il.
Comme Rames, vous souhaitez profiter de l’aide financière et
de l’accompagnement de Microcrédit Montréal pour réaliser vos projets d’affaires?